Beleymas et le secret de son patronyme
Publié le : 6 mars 2024 par Sandrine ROULE
Beleymas, Mais quelle est l'origine de ce patronyme ?
Cette petite commune périgourdine de 273 habitants (2021), traversée par le 45ème parallèle, est un endroit paisible où il fait bon vivre… Mais d’où vient l’origine de son nom ?
On retrouve les traces de ce patronyme dès le XIIIème siècle, orthographié Belemas, puis au XIVème siècle, écrit Bellesmas , témoin d’une lointaine occupation gauloise. Sur la carte de Cassini, représentant la France entre 1756 et 1789, le village est identifié sous le nom de Belleymas.
Car ce nom vient de Belisama, importante divinité du panthéon gaulois. Son parèdre et équivalent masculin est Belenos, grand dieu des Gaules, personnification du soleil, Lugh.
Gardienne du foyer et des temples, elle est associée à tous les métiers placés sous le signe du Feu. .
Il est fait mention de vestiges d’un ancien sanctuaire dédié à la déesse Belisama sur le territoire de Beleymas
Belisama, déesse du foyer, déesse guerrière, déesse guérisseuse
Associée au feu domestique, cette déesse du foyer est aussi déesse guerrière, patronne des forgerons qui veille à la fabrication des armes. Elle préside aux « beaux-arts », aux activités liées à la féminité, comme le tissage.
Belisama, est également une déesse guérisseuse, patronne des sources thermales.
Le théonyme (nom qui désigne un dieu) gaulois Belisama a été traditionnellement interprété comme signifiant « le très brillant », comme pour Belenos, même si cette théorie a été décriée dans la recherche contemporaine.
Le linguiste Xavier Delamare propose plutôt les termes « blanc, gris, pâle », et fait dériver le nom de la racine gauloise belo- (« fort, puissant »), rendant ainsi Belisama par « le Très Fort »
Tous cependant s’accordent pour dire que le toponyme français Beleymas, est basé sur ce théonyme.
On trouve des traces de cette divinité guérisseuse et guerrière dans une zone géographique très étendue, jusqu’à Saint-Lizier dans les Pyrénées. « Le nom celtique de Belisama est attesté par une vingtaine de toponymes français tels que Blesmes, Bellême, Balesmes, Blismes, Velesmes.
Belisama ou encore Minerve
Une inscription en latin « Minervae Belisamae sacrum » découverte en 1840 à Vaison la Romaine (Vaucluse) où un nemeton (sanctuaire druidique) lui était dédié, fait de Belisama le surnom de Minerve.
Minerve, fille du dieu du Ciel, personnifie l’éclair, avec un lien direct avec le soleil et le feu. Belisama «La très brillante » s’apparente ainsi à « Minerve» pour les Romains. »
Belisama, Déesse Mère...
D’autres encore considèrent que Belisama est incontestablement la déesse Brigit, au triple visage, qui est poétesse, guerrière, et maîtresse des techniques. Elle préside à l’artisanat, aux beaux-arts, et aux activités féminines telles que le tissage, la teinture, la brassage, au même titre que Belisama. Si cette dernière est plutôt protectrice des forgerons et de ce qui touche à la métallurgie, il ne faut pas oublier que chez les Celtes, c’était surtout sous la forme métallurgique que l’Art s’est développé.
Brigit, Minerve, Belisama, ce sont avant tout des aspects de la Déesse Mère, telle que les Celtes la percevaient.
Son nom a traversé les âges, Belisama est toujours là,…
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