La Vallée de l'Isle : patrimoine industriel et terre d'artisanat

Le patrimoine industriel est une composante à part entière de notre environnement. En effet, les sites industriels sont de plus en plus réhabilités ou reconvertis.

Au XIXème siècle, la principale industrie de la Dordogne était la métallurgie au charbon de bois : on comptait alors 40 forges, mais aucune ne résistera à l’ouverture des marchés en 1860.

La disparition de cette industrie, puis l’attaque des vignobles par le phylloxéra furent les causes d’un déclin démographique et économique que les papeteries et autres manufactures telles que le verre, la faïence et la chaussure ne purent infléchir.

L’histoire et les moyens de transport ont relocalisés les industries, à la suite de la crise des industries traditionnelles à la fin du XIXème siècle, dans des zones spécifiques :

  • Périgueux et la Vallée de l’Isle à l’Ouest,
  • Terrasson et le Lardin au contact du bassin de Brive.

L’activité industrielle s’est concentrée autour de la rivière Isle.

L'industrie liée à la rivière

Les activités industrielles sont utilisatrices d’eau, ce qui explique la présence de sites industriels dans les vallées fluviales.

Au cours du développement de l’industrie, l’eau a été utilisée à la fois comme ressource et comme voie de rejet des déchets. Mais les cours d’eau permettaient également le transport des matières premières et de marchandises.

La rivière Isle fut utilisée comme voie de communication pendant l’empire romain : elle fut naturellement navigable jusqu’au XIIIème siècle, date avancée par la construction des barrages et des moulins.

La rivière deviendra navigable de Périgueux à Libourne par arrêté du Parlement de Bordeaux le 25 août 1507.

Au XIXème siècle, l’Isle comptait 40 écluses réparties sur 143 km depuis Périgueux jusqu’au confluent à Libourne.

L’Isle recevait alors une batellerie semblable à celle de la Dordogne, à savoir majoritairement des coureaux (gabare : bateau de 25m de long et 5 de large) portant jusqu’à 100 tonnes de marchandises.

Les écluses

Le développement du chemin de fer et, plus tard, du transport routier, a entraîné le déclin progressif du transport fluvial. La dernière gabare, le « Roger-Madeleine » a cessé son activité en 1957. La rivière Isle est alors rayée de la nomenclature des voies navigables.

Certaines écluses ont été réhabilitées ; une promenade en gabare au départ du Moulin du Duellas vous permettra de découvrir le passage qu’empruntaient autrefois les bateliers. Vous pourrez également profiter du fleurissement des maisons éclusières qui jalonnent ce parcours.

moulin de la Veyssière à Neuvic

Les moulins à eau

Les moulins ont été construits sur le bord de la rivière ou sur les nombreux ruisseaux qui s’y rattachent. Au Moyen-Age, la vie de nos campagnes tournait autour de ces constructions qui permettaient la transformation de différentes céréales en farine.

Le moulin à farine, appelé aussi moulin à blé, est souvent associé au pressoir à huile et parfois à une forge comme à Lavaure (Mussidan).

Il faut se rappeler qu’en Périgord, le pain était la base de l’alimentation : la farine et l’huile de noix sont les éléments nutritifs de tous les foyers.

Retrouvez la fabrication de l’huile de noix au moulin de la Veyssière à Neuvic et au moulin de Landry à Chantérac.

L'industrie liée à la terre

La deuxième matière première naturelle que nous offre notre territoire est la chaux. L’exploitation, depuis la découverte en 1850 de son calcaire spécial, permet à Saint-Astier de vivre pour et par les chaux naturelles.

La chaux de Saint-Astier fut mise en évidence par Monsieur Louis VICAT : la composition particulière du calcaire de Saint-Astier, la combinaison des différents constituants de ce calcaire permet, sans mélange ni sélection, de fabriquer une chaux naturelle ayant à la fois la faculté de durcir sous l’eau et de se recarbonater au contact de l’air.

Même au plus fort de la conquête du ciment vers 1900, alors que la plupart des « chaufourniers » disparaissent, les chaux de Saint-Astier ont parfaitement résistées grâce à la qualité de ce calcaire particulier et à la volonté des différents dirigeants de moderniser régulièrement les sites de production.

150 ans après la découverte de ce « don de la nature », les chaux de Saint-Astier sont devenues les premiers producteurs français indépendants.

Répartie sur 3 usines de production qui assurent également la distribution des produits finis, la carrière souterraine s’étend sur des kilomètres.

Chaque été, des visites commentées des carrières à chaux sont proposées !

L'industrie liée au transport

Les forêts de la Double et du Landais constituent une des composantes essentielles du paysage de notre région (thématique patrimoine naturel et paysager).

L’activité de tout temps a utilisé cette ressource forestière pour ses besoins immédiats (bois de construction, tonneaux, piquets…).

A la fin du XIXème siècle et à partir de la montée des besoins industriels liés à l’activité des forges, de l’extraction du tanin ou au développement du chemin de fer (traverses en chênes), une exploitation intensive des forêts est constatée.

Le réseau ferroviaire mobilisa lors de sa construction, les populations du territoire. Les forges s’activaient pour produire les rails nécessaires. Quelques vestiges de cette époque : les forges de Coly au Pizou où seule la cheminée a résisté au temps, ou les forges de Lavaure à Mussidan.

Des forges et des martinets à fer (pilon) ont existés depuis le XVIème siècle : ces établissements ne dépendaient pas seulement de l’énergie hydraulique mais de la présence de minerai et du combustible, ce dernier étant le charbon de bois fourni par les forêts du Landais et de la Double.

Le réseau du rail s’est modifié au fil du temps ; des liaisons disparurent, et certaines gares ont été vendues. Les maisons de garde-barrière sont nombreuses sur notre territoire.

Artisanat

Artisanat et savoir-faire local

L’artisanat de proximité constitue aujourd’hui un vecteur de développement durable.

Les artisans prennent l’initiative d’exploiter leur savoir-faire au sein d’une structure souvent de petite taille, à dimension humaine, en respectant l’environnement, ce sont des professionnels qualifiés.

L’artisanat en Vallée de l’Isle est varié, favorisé par une terre riche et colorée, une forêt aux essences multiples, donnant ainsi libre cours à la réalisation, par des mains habiles, d’un patrimoine identitaire de notre territoire.

Le savoir-faire a des couleurs, des textures, et des saveurs reflétant l’esprit de notre Pays.

Le sous-sol de notre territoire possède des argiles kaoliniques et réfractaires de première qualité, mondialement connues.

Le département de la Dordogne est resté un département rural dont l’industrie est aussi centrée sur la transformation des produits agricoles.

A Périgueux et en Vallée de l’Isle vous découvrirez des Commerces et Ateliers de Métiers d’Art. Les artisans contribuent à transmettre les savoir-faire ancestraux qu’ils ont su préserver, développer et faire évoluer.

Ils vous attendent dans leur commerce et/ou atelier pour participer, partager leur passion et vous initier aux techniques de leur métier…

Artisanat et savoir-faire lié à la terre

A la veille de la Révolution, 132 potiers travaillaient sur la commune de Beauronne.

A Beauronne et Douzillac, les potiers avaient une prédilection pour les épis de faîtage représentant des personnages.

Un épi de faîtage est un ornement placé sur un toit pour protéger une pièce de charpente qui, sans lui, serait saillante et exposée aux intempéries. Une simple cruche retournée pouvait faire l’affaire, mais les potiers s’empressèrent d’enjoliver cette pièce d’architecture. Avec le temps, l’épi de faîtage se chargera de sens. Il acquit une valeur protectrice, soit païenne soit chrétienne, pour le foyer. Il pouvait aussi être le symbole d’un certain statut social et magnifier ainsi l’artisan ou le propriétaire de la maison en devenant une sorte de porte enseigne de la demeure.

Artisanat et savoir-faire lié au cuir
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